Adieu, Madame Elizabeth
C’est terrible, il y a toujours quelqu’un pour se moquer de moi quand je dis que je suis triste suite au décès d’une personne que je ne connaissais pas “en vrai”. La disparition de la reine Elizabeth m’a profondément touché, hier, la journée commençant mal avec tous les signes avant-coureurs apparaissant sur les réseaux sociaux. J’étais en voiture, sept heures de route entre Bayonne et Paris et je profitais de chaque pause pour souffler un peu, prier quelques instant et espérer, espérer, espérer que le pire n’allait pas advenir.
Je lisais hier soir qu’on se souviendrait tous du moment où nous étions quand nous avons appris la mort d’Elizabeth II. Moi, j’étais en séance de thérapie de couple, la dernière pour ce couple qui se disait “Au-revoir”, qui avait décidé de s’arrêter là, après des années ensemble, dans une dignité et une élégance qui forçait le respect. J’avais coupé mon téléphone, le salon était rempli de souvenirs, de nostalgie, d’un peu de colère et de beaucoup d’angoisse cachée. Et le reste, alors ? Et la suite ? Vais-je pouvoir passer à autre chose ? Vais-je aimer et être aimé de nouveau ? Vais-je trouver la bonne personne pour mon projet de vie ? Toutes ces questions qui n’étaient pas formulées mais qui transparaissaient dans les respirations, dans les regards embrumés et ce coeur lourd qui prenait un peu plus de place dans la poitrine à chaque minute passée tous les trois.
Dignité, respect, amour.
Évidemment, Elizabeth II incarnait pour moi tout autre chose que son rôle réel :