Je me suis dit que j’allais vous envoyer des nouvelles d’une autre manière, en collectant des pensées ici dans un brouillon au fil des jours et en envoyant la newsletter quand elle sera assez longue à mon goût. Dont acte.
Françoise Hardy est morte hier. Ça m’a fait quelque chose car j’aime énormément ses chansons qui correspondent à mon état naturel : la mélancolie. J’ai eu la chance (?) de la croiser il y a dix ans, au Monoprix de Boulogne-Billancourt et je m’en souviens encore. Je voulais simplement lui dire que je l’aimais, j’avais demandé l’autorisation à son assistante qui m’avait dit “Oui, oui, allez-y !” et j’avais été reçu avec les honneurs dû à mon rang (lol) mais comme elle souffrait déjà, je ne lui en avais pas tenu rigueur. Nous avions quand même échangé une bonne dizaine de minutes et j’avais enfin pu lui avouer que son fils Thomas, du même âge que moi à un jour près, était adorable et que j'avais travaillé avec lui, sur les jeux vidéos dont il est si friand, en riant beaucoup, du temps d’Universal Music. Elle s’était immédiatement radoucie et nous avions conclu sur des amabilités. Je mets ici son duo avec Blur mais il y aurait tellement d’autres chansons à mettre en avant…
Je vais commencer un nouveau job lundi prochain et j’ai toujours eu, dans chaque poste, depuis 25 ans, un copain ou une copine de bureau avec qui je rigole plus qu’avec les autres, avec qui je partage tout, avec qui je suis moi-même. Je me demande sur qui ça va tomber cette fois et surtout, si j’aurai la chance de trouver quelqu’un. Plus je vieillis et plus mes collègues sont jeunes. Où sont donc passés les “vieux” de mon âge ?
Le week-end dernier, c’était un peu le rituel du dimanche de vote, je me suis habillé de manière plus recherchée, je me suis parfumé et je suis parti voter le coeur léger (non) en me demandant comme à chaque fois depuis une quinzaine d’années, déjà, à quoi tout cela rime vu l’époque que j’abhorre à un point tel qu’il ne servirait à rien d’évoquer ici les raisons ni les solutions que j’imagine (ou si : interdire les réseaux sociaux, pour commencer !). Je n’étais que colère après l’annonce de la dissolution le soir-même, colère stérile, ça n’est bon ni pour la planète, ni pour ma santé, ni pour changer le monde. Alors je me tais et je vais revoter, agacé mais démocrate. Bonne chance à tous, sauf à Éric Ciotti, bien sûr.
J’étais de retour la semaine passée à Toulouse où j’ai justement passé deux journées entières à former des élus aux réseaux sociaux en leur dévoilant, pour le coup, le fond de ma pensée et de mon analyse : je suis pour leur interdiction pure et simple. Les calculs ne sont pas bons.
Que les gens qui veulent communiquer à leurs proches ouvrent un blog, lancent une newsletter ou envoient des photos via Whatsapp mais il est temps, pour la démocratie, la santé mentale de notre jeunesse et la fin de cette aspiration insensée et non contrôlée de nos datas de mettre un bon coup de pied dans la fourmilière.
Facebook fête ses 20 ans et ne sert (plus) à rien, si tant est qu’il ait jamais servi un jour, Twitter est devenu un robinet d’extrêmes, de violence, de fake news, ne servant qu’une seule “liberté de parole” à ceux qui n’aiment que leur propre opinion, sous la coupe d’un Elon Musk fantasque, pour rester poli, TikTok offre sur un plateau à la Chine les données, le temps de cerveau disponible et les émotions de toute notre jeunesse abrutie par d’improbable défis (lire un livre papier jusqu’au bout me semblant déjà, à moi-même, comme une montagne à gravir, je n’ose imaginer la fatigue pour un ado de 16 ans à qui on impose Manon Lescaut) et Instagram, royaume des crétines expatriées à Dubaï, lèvres et seins gonflés, vendant, dans un étourdissant mélange solutions magiques pour perdre du poids, appeaux à demeurés pour investir dans les cryptomonnaies et promesses sans lendemain d’une vie meilleure en vendant des bouts de chair tristes sur Onlyfans.
Non, vraiment, aller former des élus à surfer à ces torrents d’inculture, de mensonges et de vulgarité, c’est devenu au-dessus de mes forces. Je préfère leur dire la vérité (ou plutôt leur donner mon opinion qui n’engage que moi) et leur conseiller de rester cachés pour vivre heureux. J’ai moi-même renoncé à vous écrire ici régulièrement pour les mêmes raisons ou presque : s’exposer en 2024 ne m’a jamais semblé aussi fou.
J’ai reçu - pour changer de sujet - mes droits d’auteur pour l’année écoulée et comme chaque mois de juin, je redécouvre que j’ai écrit des livres et qu’ils se vendent plutôt bien pour des éditeurs qui y croient. Les chèques (modestes) tomberont d’ici peu et serviront à refaire la salle de bains qui devient un territoire dangereux depuis quelques mois : si mon auguste mère n’arrive plus à enjamber la baignoire, j’ai moi-même failli m’éclater la tête après un grand écart glissé sur le parquet mouillé, signant mon entrée dans le grand âge et la nécessité absolue d’une douche à l’Italienne. J’ai certes pu constater que j’étais encore souple pour mon âge et vérifié par la même occasion que l’adage dit vrai : on meurt seul et bêtement, la plupart du temps. Je ne serai cependant pas dévoré par mes chats : je n’en ai pas.
Je vais donc changer de métier dans les jours à venir et je vous raconterai bientôt la suite de mes aventures (ou vous pourrez la suivre en temps réel sur LinkedIn), ayant opté pour combiner mes deux passions : la transformation des organisations - en commençant par celle des salariés - et l’AI qui bouleverse déjà nos vies. Je vais voyager, former, transformer, continuer à apprendre et surtout plonger dans une révolution technologique qui va exploser tous nos modèles de travail, une fois de plus, en quelques mois/années.
Oui, ça fera mal à certains mais, oui aussi, de nouveaux métiers vont apparaître, des questions vont se poser sur les droits d’auteur, sur les données culturelles qui ont servi à nourrir (sans contrepartie) ces machines et sur les formidables bouleversements qui vont naître dans les domaines de la musique, de l’image ou, ce qui m’intéresse bien plus, de la santé et de la Créativité au sens large. On pourra craindre, à juste titre, que la surveillance, les attaques cyber ou les attaques à la liberté individuelle seront également concernées mais, hey, on n’arrête pas un train en marche et comme disait Guy Bedos, je préfère être du côté du marteau que de l’enclume.
Je kiffe cette technologie, je l’utilise au quotidien, je la trouve magique et simple à comprendre, je retrouve une joie perdue et un momentum unique que je n’avais pas connu depuis l’arrivée de l’iPhone et - tiens, tiens - des réseaux sociaux. Nous verrons bien comment cela finira. En médecine, pour les cancers et autres joyeusetés, nous voyons déjà les premiers effets et ils sont sidérants. Pour le reste, un jour à la fois. Soyons optimistes : l’IA va nous aider à devenir plus Créatifs. Créer nous sauve. Créer nous rend plus grands. Créer nous apaise.
Ma chanson du moment : Dua Lipa - These Walls
Un livre fini hier : La cavale des collabos (d’actualité, je vous l’accorde…)
Une lecture d’article intéressante : Le symptôme Meurice du peuple de gauche
Une série réussie : Becoming Karl Lagerfeld et, allez, une autre qui n’est pas mal non plus : Mary & George


Le médoc in-dis-pen-sa-ble du moment : la Cétirizine (si vous savez, vous savez)
Amitiés,
William
Bonsoir William
Je voudrais tellement en savoir plus sur l'utilisation de l'IA. J'ai trop peur de m'y "attaquer" seule. Vous ne voudriez pas faire une formation en live ou en ligne?
Sinon je vous félicite pour votre nouveau job. Have a good Start!
Merci William
C’est toujours un plaisir de te lire.
Bonne journée à toi.