J’utilise l’IA au quotidien dans ma vie pro et dans ma vie perso et je reçois souvent des questions en privé me demandant mon avis sur telle ou telle IA, sur comment faire telle tâche ou si nous allons tous mourir demain à cause de l’IA (probablement… Mais autant que de la bombe ou de l’inaction climatique). Je vais tâcher régulièrement de poster des choses ici, courtes et simples, pour tous les abonnés, afin de faire le point sur ce que je sais et veux expliquer. Si cela ne vous intéresse pas, ne lisez pas et attendez la prochaine newsletter “Feel Good” suivante.
Question du jour : comment ça marche ?
Les lignes qui suivent sont uniquement mon opinion.
L’IA n’est pas intelligente, l’IA n’est pas une “personne” douée d’intelligence et même si l’IA peut dépasser les 130 de QI dans les derniers test effectués, l’IA est “juste” un algo qui peut prédire le mot d’après. En gros, pendant des années, à grands renforts de petites mains sous-payées, on a entraîné des ordinateurs sur des poèmes de Victor Hugo, des tableaux de Magritte, des chansons de Stone en disant à l’IA : apprends et répète et - comme un perroquet - elle a appris et répété. Ce qui fait que maintenant, quand je lui demande d’écrire un email à la manière de Victor Hugo en alexandrins, elle estime la probabilité que ma demande soit 1 + 1 + 1 = 3 et aligne les probabilités dans sa bibliothèque infinie interne, qui comprend les oeuvres de Victor Hugo, les bases de la poésie et même l’écriture en Français de phrases qui riment.
C’est “juste” de la probabilité mais c’est de la probabilité qui claque car elle nous impressionne, si bien sûr le prompt (j’en parlerai une prochaine fois) est bien rédigé. Prompt pourri ou vague = réponse pourrie ou vague. Prompt précis, structuré, cadré = réponse épatante.
La magie du truc c’est que je n’ai pas à apprendre le langage de la machine mais c’est la machine qui a appris mon langage. Que ce soit donc du texte, de la vidéo ou du son, j’ai “juste” à taper mon prompt pour obtenir le résultat que je veux.
Deux inconvénients : un âne ne devient pas intelligent avec de l’IA. Si je suis mauvais, l’IA ne me rendra pas meilleur, elle peut camoufler ma médiocrité mais comme je ne suis pas en état de vérifier la véracité de la réponse, je vais vite passer pour un crétin. Et oui, c’est bien là le souci : deuxième inconvénient, il vaut mieux connaître le résultat avant de poser la question à l’IA ou espérer que la probabilité sonne probable. Ce qui arrive de plus en plus, je vous assure et aussi de moins en moins, à la fois. On en reparlera. L’Humanité rend les IA bêtes.
Bref, comme l’IA se base sur Bing (et pas Google !), Wikipedia et tous les documents fournis par des humains, si une erreur de frappe mondiale sur, au hasard, le nom Jaune Lennon a rendu ce nom “officiel” et qu’aucun humain ne l’a jamais corrigé, la probabilité que vous lisiez “Jaune Lennon a écrit Yesterday” sera élevée.
Alors que c’est Paul qui l’a écrite, cette chanson.
Mais ça, l’IA s’en fiche, elle vous répond quoi qu’il en coûte car elle ne sait pas dire JE NE SAIS PAS (c’est ballot) ni même vous dire JE CROIS QUE C’EST ÇA MAIS VÉRIFIE QUAND MÊME (elle vous le dit, en tout petit, quelque part, bien sûr).
Là, vous allez me demander : à quoi bon poser une question dont on doit impérativement connaître la réponse ? C’est complètement débile, ce truc. Hum, d’abord, si vous voulez vraiment une réponse fiable, ouvrez un dico ou croisez 25 sites dans Google ou demandez à un éminent professeur. En priant pour que les sources humaines ou scientifiques soient solides, bien sûr. Et ensuite, les humains ne se servent pas de l’IA pour apprendre, dans l’immense majorité, mais pour soigner leur solitude ou trouver un sens à leur vie :
Voilà où nous en sommes.
Amitiés,
William
En vrai, en tant que prof, ça me laisse assez froid pour l’instant. Je n’ai pas encore vu de démonstration vraiment bluffante pour alléger ma charge de boulot, mais je manque sûrement de formation…
Pour ma part je demande à l’IA de citer ses sources et je les vérifie.
Une fois la source s’est révélée être… moi-même! J’avais oublié que j’avais produit ce doc. Un peu frustrant, mais au final ça m’a fait gagner du temps quand même 😀