Je suis fatigué : la charge mentale est ton amie.

Je suis abasourdi par le nombre de gars qui revendiquent leur fatigue, au cabinet (j’exerce comme thérapeute de couples un jour et demi par semaine) et qui osent regarder leur femme droit dans les yeux en disant cela. Ça me troue. Ça me troue d’autant plus que je n’en ai pas ramé une pendant douze ans dans mon ancien couple et que j’étais bien content de ma paresse et surtout pas désireux que ça change, tu penses bien.

Je ne faisais rien : les lessives, c’était lui. Vider le lave-vaisselle, c’était lui. Le ménage (sauf l’aspirateur), c’était lui. La cuisine, c’était lui. Les vitres, c’était lui aussi. Moi, j’allais faire les courses le samedi matin et ça s’arrêtait à peu près là. Mais j’étais fatigué tout le temps. Et surtout, surtout, j’étais une bonne grosse feignasse à sa mère. Puisque l’autre le faisait et puisqu’il m’aimait, pourquoi vouloir changer une affaire qui roulait aussi bien ? S’il ne voulait pas le faire, il n’avait qu’à pas le faire, non ? S’il voulait que je le fasse, il n’avait qu’à me le demander et je l’aurais fait, non ? Charge mentale, charge mentale, charge mentale, deux mots que je ne connaissais pas et que je n’avais absolument pas envie de connaître, tu penses bien bis.

Nous nous sommes séparés pour d’autres raisons mais je présume que ma paresse monumentale dans ce domaine n’a pas joué en ma faveur. S’il fallait résumer et expliquer mon inconduite, je dirais que c’est la faute de mes parents, bien sûr. Je n’ai jamais eu à faire mon lit, à cuisiner, à lancer une lessive, à repasser, à débarrasser la table, à sortir la poubelle. Je ne savais pas cuire des pâtes à 20 ans : j’avais téléphoné à ma mère car les pâtes, au bout de 7 minutes de cuisson, étaient toujours sèches. Ah, il fallait mettre de l’eau dans la casserole ? True story.

Les couples qui viennent au cabinet, 90% du temps d’ailleurs parce que Madame a lourdement insisté, je pourrais résumer leurs problèmes en trois catégories mais bien souvent une seule cause :

Problème 1 - On baise plus