Je suis passé dans "Histoires de Succès"
Cette semaine, j’ai été témoin, dans une station-service, d’une de ces histoires qui n’arrivent que dans les journaux TV. Je n’en ai pas cru mes yeux. Je suis allé “faire de l’essence” entre midi et deux à Beauvais et je suis passé directement sans faire la queue car il n’y avait personne ou presque. J’ai rempli mon réservoir si plein que j’ai presque eu du mal à tourner le bouchon (j’exagère à peine) et je suis reparti, soulagé, détendu et presque heureux. Oui, presque. À quasiment 2 euros le litre, je me suis demandé qui donc se faisait autant de bénéfices sur mon dos et j’ai vite chassé cette vilaine pensée contestataire pour rentrer dans ma petite bulle cognitive à moi où tout va bien, tout va très bien madame la Marquise.
La vie, parfois, c’est simple et beau comme quarante litres d’essence. J’ai l’impression que depuis 2015, on n’a pas le temps de souffler cinq minutes qu’un nouveau truc nous retombe dessus. À peine l’été caniculaire fini, il a fallu composer avec les pénuries d’essence en IDF et ailleurs, sauf qu’ici elles bloquaient les ronds-points qui du coup bloquaient la nationale qui du coup bloquaient les bus qui du coup bloquaient le feu trois kilomètres avant et puis cette histoire de drones tueurs et puis la menace à peine voilée d’un hiver a) sans électricité b) nucléaire c) les deux et plus encore. LOL.
On en rirait presque. J’ai lu hier que 23% des Français étaient sous anti-dépresseurs, fais-tu toi aussi partie du lot, ami anonyme qui me lit caché dans l’ombre ? Tu verras, on y vient contraint et forcé, en luttant, en se mentant à soi-même (“JE PEUX VIVRE SANS, JE SUIS PLUS FORTE QUE LA CHIMIE” : Florence Foresti le raconte très bien dans sa jolie série Désordres, en ce moment sur Canal +) sur les dernières forces qu’il nous reste avant de craquer et puis un jour on n’en peut plus et on tend l’ordonnance au pharmacien qui en a vu d’autres et chaque matin on avale son cachet sans réfléchir, sans trop se prendre la tête et on voit le monde différemment/normalement au bout de dix jours. Pas avec un sourire niais, non, non, juste l’écran bien réglé comme il faut, ni trop, ni pas assez. Sur la voie du milieu, sans libido ou presque, prenant un peu de poids lentement et sûrement chaque mois chimique qui passe et racontant à qui veut bien l’entendre qu’on arrête quand on veut. Bon courage. Ce n’est pas sale :)
J’ai arrêté de lire la presse et depuis ça va quand même vachement mieux dans la tête. Je ne regarde plus le JT non plus et je n’ai jamais aimé la radio. Tiens, en parlant de radio, j’interviens longuement dans le podcast Histoire de Succès, crée par Fabrice Florent, pour vous parler 50 minutes durant de la Raison d’Être. Si vous vous demandez pourquoi je parle aussi vite et avec une voix aussi basse, je vous livre un secret de fabrication : j’avais 39 de fièvre et le Covid, ce que j’ai su APRÈS l’enregistrement, bien sûr. Fabrice va bien, je vous rassure, il ne l’a pas attrapé. Mon amoureux m’a dit : “Heureusement que je sais que tu ne prends pas de coke, j’ai eu un doute…” oui ben, j’étais pas en forme. Et je parle de lui, dedans, aussi. Il déteste ça, évidemment.
Encore plus fou, on ne m’arrête plus, vous allez aussi me retrouver tous les jours pendant un mois dans un nouveau podcast “Trouver sa Raison d’Être” directement issu de mon livre, que Fabrice lance le 31 octobre, un épisode tous les matins, avec du Martin Serralta dedans, l’homme qui a crée les 30 questions qui vous aideront à dénicher enfoui en vous votre Ikigaï. Abonnez-vous ici, c’est gratuit. Achetez-vous juste un joli cahier, prenez votre plus beau feutre et suivez le guide, une questions par jour, pendant trente jours. On va bien rigoler ^^
J’ai oublié de vous raconter ce que je regarde comme séries en ce moment.
Old Man, avec Jeff Bridges, est un peu trop compliqué passé l’épisode 3 pour mes neurones fatigués mais le premier épisode est un petit chef d’oeuvre qui mérite à lui-seul une heure de votre attention, on dirait un film de cinéma.
The Watcher, énième ratage de Ryan Murphy sur Netflix m’a très vite lassé et (spoiler) on peut tout lire de ce fait divers sur Wikipedia… et dont on ne sait à peu près rien… donc il n’y a pas de fin à la série. On ne saura jamais qui a fait quoi. Nul.
The Staircase, adapté d’un documentaire hallucinant est tout aussi bien fichu que son petit frère, avec Colin Firth et Toni Colette, vous me direz, difficile de se rater.
Je finis les Anneaux du Pouvoir de la tour Infernale du Hobbit ou je ne sais quoi sur Amazon : c’est très beau, très bien fichu, très long, très cher, très inutile mais ça passe bien le temps quand on aime les Elfes, les paysages de Nouvelle Zélande et les jolis combats contre les Orques. Pour fans exclusivement.
Je lis lentement le bouquin d’Olivier Véran sur sa gestion du Covid (c’est passionnant mais est-ce bien vrai, tout ça, ces histoires de coulisses de crise ? Comment croire un homme politique qui est encore aux manettes ? Il balance un peu mais pas trop… Juste assez pour rendre certains passages délicieux…) et j’ai commencé le best-seller sur le glucose que la terre entière a lu avant moi.
J’ai également vu Novembre au cinéma et je me suis dit au début que Gilles Lelouche jouait comme une patate sous sa cagoule et ressemblait sacrément à Jean Dujardin avant de me rendre compte que c’était Jean Dujardin, si faux dans le rôle qu’il emmenait dans son hors-piste la pourtant toujours impeccable Sandrine Kiberlain. Dommage, le film est bien, éprouvant pour ceux qui ont encore le coeur serré en pensant aux attentats à Paris de 2015. Je ne mettrai jamais un pied de ma vie au Bataclan, je le sais, même pas en rêve, même pas dans mon pire cauchemar, jamais. Ni oubli, ni pardon, sorry. Le film est bien fichu. On dirait un Jason Bourne un peu saucisson-béret mais très bien réalisé.
C’est bientôt Noël, il paraît. Je vous laisse faire ce que vous voulez de cette info, moi elle me signale que je suis à 8 mois de mes 50 ans, soit 10 de plus que Lennon, 17 de plus que le Christ et 23 de plus que Brian Jones.
Que sont devenues toutes mes idoles ? Elles ont pris un petit coup de vieux. Comme moi.
La bise, tendre, William (la vie est belle quand même, vous avez vu cet automne de folie ?)