Juin 2025, un an après les JO
Je le sais que ça ne sert à rien d’être aigri mais ça fait déjà quelque chose à vous partager, vous me direz, alors je partage que je suis un peu aigri (ou furieux ou affreusement triste) par l’état du pays, des finances, par les montées des extrêmes de tous bords, le retour du fait religieux et de tous les excès qui vont avec et cette impression de fin de règne Macroniste qui, pour le coup, fait du bien à voir. Les médias sont en boucle sur une gifle reçue dans un avion, c’est la seconde qu’il se prend devant une caméra, pour ceux qui ont un peu de mémoire.
Je ne suis pas toute la journée aigri, bien sûr, je traverse même des moments de joie pure comme lorsque je saisis un vélo devant la mairie de Bayonne et que je file sur une piste protégée vers la Barre, en bord de mer, à Anglet, ou lorsque je croise ma tante, née en 1926, qui a toujours toute sa tête et que nous nous disons que nous nous aimons, ce qui me comble de joie.
Je voyage beaucoup pour le boulot et les prochaines semaines vont être mouvementées : Deauville, Cherbourg, Amsterdam, Rotterdam, Séville ainsi que des usines dans toutes les régions de France, je vois du pays, je prends des trains, je roule ma bosse et je ne m’ennuie pas.
J’ai reçu quelques rares questions sur le pourquoi je n’écrivais plus, je m’étais déjà expliqué sur ce point il y a quelques temps et je le redis : les temps ont changé, je ne me sens plus aussi libre de dire tout ce qu’il me passe par la tête sans avoir peur des conséquences. J’ai également dépassé les 23 années en ligne (avril 2002, ouverture de mon premier blog) et ce quart de siècle m’impressionne. Un journal qui fut quotidien puis hebdomadaire, qui s’arrêta et qui reprit, qui changea de nom ou de forme mais qui, lui aussi, subit les contrecoups de l’addiction aux écrans, aux contenus toxiques et addictifs sur TikTok et, finalement, à l’assèchement de mes problématiques. Quand tout va bien, que voulez-vous que je raconte ?
Je vais partir une semaine en Cornouailles cet été, je vais recommencer le roman que j’avais écrit cet hiver et terminé, même, pour l’envoyer à Sophie, mon éditrice (ou plutôt mon ancienne éditrice, je n’ai plus signé de contrat depuis trois ou quatre ans, le dernier étant la bio de Mercotte qui ne sortira jamais et que j’avais adoré écrire avec elle, intime et drôle, légère et puissant, un livre qui reste à ce jour mon dernier grand projet de commande. J’en garde des souvenirs géniaux d’échange avec Mercotte, des moments hors du temps et des conseils de sa part que j’applique encore. Sacrée bout de femme…) et je vais me questionner sur ce que j’ai envie de faire cet hiver. Du yoga me ferait le plus grand bien.
Retourner à la maison Mastrorelli, aussi. Céline, tu me manques. Revenir aux rencontres de la photographie d’Arles (malgré une chaleur de malade). Aller en bord de mer avec Laetitia. Prendre un apéro avec Benjamin qui revient de deux mois en Australie. Revenir à Venise ou en Italie avec l’Amoureux. Relire les semailles et les moissons d’Henri Troyat en intégrale (je l’ai commandé) pour revivre mes 15 ans.
Amitiés,
William