Le joli mois de mai
Une des conséquences les plus inattendues de ma “rehab” fut le changement drastique de mon état cutané : je suis passé d’une peau normale à une peau sèche et ne m’en étant pas aperçu immédiatement j’ai mis une grosse dizaine de jours à adapter mes soins de visage, causant ou agravant une sécheresse redoutable, irritante et carrément pas soupçonnée : je ne comprenais rien, n’ayant jamais de ma vie eu la peau sèche et ce fut le dermato qui m’asséna le diagnostic qui me fit ouvrir les yeux : microbiote renouvelé, peau transformée. Et, quelque part, n’ayant pas mangé depuis presqu’un mois un bout de graisse ou de sucre, je finis par trouver ça logique.
Nous nous racontons des histoires pour vivre. Nous nous racontons aussi des histoires sur l'avenir que nous désirons. En 2025, ces histoires tournent autour de l'intelligence artificielle générative.
Marc Zao-Sanders a compilé les cent utilisations les plus répandues de l'IA générative (https://lnkd.in/e2cKz9xm). Les résultats sont troublants. Pas pour ce qu'ils révèlent sur la technologie, mais pour ce qu'ils révèlent sur nous-mêmes.
La thérapie et la compagnie sont devenues l'utilisation numéro un. Imaginez cela. Nous confions nos angoisses les plus profondes à des machines. "Où je vis, en Afrique du Sud," écrit un utilisateur, "les soins de santé mentale sont pratiquement inexistants." La survie devient l'ordre du jour. La confidentialité des données devient secondaire.
L'organisation de notre vie arrive en deuxième position. "J'ai simplement demandé de créer un calendrier pour nettoyer et organiser ma maison avant l'arrivée d'invités," explique quelqu'un. Comme si le temps nous manquait pour planifier nos propres vies.
Trouver un sens à notre existence occupe la troisième place. Nous demandons à des algorithmes de nous aider à déterminer nos valeurs, à surmonter nos obstacles, à nous développer. La technologie que nous pensions conçue pour des tâches techniques nous aide désormais avec nos désirs et caprices intrinsèquement humains.
Les utilisations techniques persistent, bien sûr. La génération de code. L'amélioration du code. L'apprentissage amélioré. Mais elles cèdent du terrain face à nos besoins émotionnels.
Les utilisateurs de 2025 sont plus sophistiqués, plus cyniques aussi. Certains se plaignent du politiquement correct des modèles d'IA. D'autres s'inquiètent de la vie privée. "Trop tard," répond un utilisateur de Reddit. Nos banques, nos cartes de crédit, Google, tous ont déjà nos données. L'ironie ne leur échappe pas.
Les prédictions sont polarisées. "L'invention la plus INCROYABLE," selon certains. "Je ne peux même pas penser à un seul cas d'utilisation qui ne soit pas malveillant," selon d'autres.
Nous voyons dans ces miroirs numériques ce que nous voulons voir. Notre besoin de connexion. Notre désir d'organisation. Notre quête de sens. Nos peurs des jugements humains.
Ce qui reste constant, c'est le développement continu de cette technologie, et notre adaptabilité incessante face à elle. Les enfants s'inquiètent pour leurs parents. Les parents s'inquiètent pour leurs enfants. Nous cherchons tous à comprendre comment rester humains dans un monde de plus en plus numérique.
En 2026, nous aurons de nouvelles histoires à nous raconter. De nouvelles façons de nous comprendre. De nouvelles manières d'utiliser ces outils. Et peut-être, juste peut-être, nous serons un peu plus proches de comprendre ce que signifie être humain dans l'ère de l'intelligence artificielle.
Série marrante vue sur Netflix : The Residence (du Shonda Rhimes, j’y suis allergique habituellement mais c’est moins marqué que d’habitude)
Et sinon, si vous avez une ou deux places à vendre pour Dua Lipa, faites-moi signe, je VEUX aller la voir…
Bien à vous,
William