Une des questions qui revient souvent dans la bouche des thérapeutes, c’est : “Qu’est-ce qui vous fait du bien ?” ou sur quoi pouvez-vous vous appuyer pour trouver du réconfort ou de la joie quand ça ne va pas ? Plus je vieillis et plus j’ai tendance à croire que c’est la liberté. Ma liberté. Elle vient avec un prix, bien sûr, mais elle n’a pas de prix, en vrai.
Mardi, je devais partir sur les bords de Loire pour assurer une formation. J’avais lourdement été anesthésié la veille pour un implant dentaire et mon chirurgien ne voulait pas utiliser mon gaz hilarant (le Meopa) car ça lui donnait mal à la tête. On rêve. Il m’avait donc refilé 4 Atarax et du Valium avant que je ne vienne me faire percer l’os de la mâchoire à la perceuse, ce que je trouvais hautement ridicule, connaissant mon aversion légendaire pour cette profession et surtout la peur incontrôlable s’emparant de mon être dès qu’on m’allonge dans un fauteuil de dentiste. Il était confiant.
J’aurais dû le croire : j’étais défoncé, conscient et je n’ai rien senti. Mais les effets des cachets ont duré des heures. C’est une des raisons qui fait que je me drogue pas : je veux bien planer mais je veux décider de quand ça s’arrête. Je veux choisir. Et, avec la drogue, ça ne se passe pas comme ça. Mon amoureux m’a accompagné, nous avons repris un taxi pour rentrer dans lequel j’ai dormi comme un bienheureux, j’ai sauté dans mon lit et, le lendemain, à mon réveil, j’ai pu savourer cette fameuse liberté dont je vous parlais plus haut. J’avais deux choix devant moi, peut-être même trois.