En 2019, il m’est arrivé un truc de dingue qui illustre tellement bien l’adage ô-si-frustrant : “Ce qui doit se faire se fait et ce qui ne doit pas se faire ne se fera pas”.
On m’a offert une voiture toute neuve.
Et elle m’a sauvé la vie. Mais c’est fini, fini.
Laissez-moi rembobiner le film deux minutes.
Fin 2017, je crève à petit feu dans Paris. Après quinze ans de RER, métro, grèves, attentats, béton sale, loyers hors de prix (il semblerait que la contagion soit nationale, sorry…) et autres joies que connaissent bien tous ceux qui ont fui au loin, les bienheureux, je me dis que si je ne trouve pas une solution simple vite fait, je vais mourir.
Je ne peux pas aller habiter ailleurs car la source de mes revenus est 100% Parisienne. Je ne peux pas aller habiter ailleurs car tous mes amis sont à Paris. Je ne peux pas aller habiter ailleurs car je ne me vois pas redevenir infirmier. Et puis je ne me vois pas non plus rester là dans cet appartement, enfermé, pour en sortir et prendre un métro ou un RER et croiser trop de gens qui eux aussi veulent aller au bois prendre l’air et pestent pour les mêmes raisons que moi qu’il y a TROP DE GENS PARTOUT C’EST PAS DIEU POSSIBLE.
Je loue des voitures pour m’évader de temps en temps au bord de l’eau - même si les plages du Crotoy, du Havre ou de Boulogne ne sont pas les mêmes que “chez moi” dans le 40 et le 64 - et je me dis que je devrais peut-être acheter une voiture. Sauf que je n’ai pas de budget. Pas de sous de côté. Et pas la possibilité d’emprunter. Retour à la case départ. Un temps, je lorgne un utilitaire vendu 1000 euros par des connaissances mais le prix passe du jour au lendemain à 3000 euros à cause du contrôle technique et ça ne se fera pas.
Soudain, une inconnue m’offre des fleurs et une voiture. Si, si.