25 questions pour retrouver votre raison d'être 🌀 Question 9 : la force de me lever le matin
Pourquoi je ne tourne pas rond alors que j'ai tout pour être heureux ? Comment trouver le travail qui me correspond le mieux ? Qu'est-ce qui me rendrait plus libre ? Une série en 25 épisodes.
(“Je trouve ma Raison d’Être 🌀, les 25 questions à se poser basées sur le travail de Martin Serralta”, avec l’aimable autorisation de l’auteur © William Réjault 2020-2021) - Archives accessibles en s’abonnant ici :
Dans cet article, découvrez la 9ème question sur 25 qui vous permet de révéler votre Raison d’Être 🌀 (RE* ou ikigaï).
➡️ Question 9 : “Qu’est-ce qui vous donne de l’énergie ?”
Je me souviens, quand j’ai démarré mon travail sur la Raison d’Être 🌀 j’étais obsédé par l’idée que j’allais trouver mon prochain job ou ma nouvelle carrière grâce à ces questions. Je n’avais entamé cette quête que dans ce but, d’ailleurs, car c’était ce qui me semblait être le plus important. UN BOULOT.
Je m’étais fixé tout seul dans ma tête un salaire correspondant à ce que j’estime être un “salaire de riche”, un nom de poste ronflant que j’imaginais protecteur et inspirant à la fois sur mon LinkedIn et des avantages liés au job que j’estimais indispensables : des voyages très loin en classe Affaires, des nuits d’hôtel au dernier étage, une place de parking, le package idéal pour le bonheur.
Bref, je recherchais exactement ce que j’avais eu dans mon précédent job et qui ne m’avait pas rendu heureux. Comme je ne recherchais pas la cause de mon bonheur, la source de mon énergie et les raisons de ce qui me mettait en joie, j’étais prêt, sur de mauvaise critères (comment je vois mon job) à renier de nouveau mon essence (pourquoi je suis heureux d’être là), tout guilleret. Same player, shoot again.
L’art de reproduire ce qui me rend malheureux, terrorisé par les belles choses qui me rendraient heureux mais qui ne rentrent pas dans le cadre fixé par “les autres” (les parents, les publicités, le conjoint, les influenceurs sur Instagram)...
Ce travail sur la Raison d’Être 🌀 vise uniquement à revenir à ce qui me met en JOIE, en MOUVEMENT, à ce qui me remplit d’ÉNERGIE. Si je commence l’exercice par “Je veux gagner tant, voyager et avoir un véhicule de fonction”, oui, pourquoi pas, mais est-ce que c’est ça, dans le fond, qui me mettra en joie ? En ce qui me concerne, je ne crois pas. C’est plutôt un BESOIN. Si je me pose deux secondes et que j’analyse ce besoin répété, ces envies que je transporte avec moi depuis des années viennent répondre à un manque. Croyant oeuvrer pour mon équilibre, j’exprime en fait un banal goût social d’être visible, d’être reconnu ou de pouvoir dépenser pour acquérir des objets communs qu’on me vend comme des symboles du Bonheur. Dans le fond, ces besoins ne me reflètent pas, ils n’expriment rien de Vivant sur moi, sur ce qui me traverse, sur ce qui me meut 🐄
Alors, si je jette mes besoins d’être validé par le nombre de likes que je récolte, la couleur de ma CB, les regards de séduction dans un bar ou les entretiens d’embauche acceptés pour “s’entretenir et vérifier sa valeur sur le marché” et que je me concentre sur ce qui me propulse, qu’est-ce qui me donne de l’énergie pour de vrai ??
Hum. Sans réfléchir :
Recevoir des couples au cabinet ou aller à domicile les écouter. Sonner à leur interphone, les voir m’ouvrir la porte, me tendre un café qu’ils ont préparé, les regarder s’installer sur le canapé, un peu timides ou tendus ou désireux de commencer. Je dis toujours : “je suis heureux de vous revoir” et je le pense au plus profond de moi. Ma joie est authentique.
Commencer l’écriture d’un texte, d’un livre. Tout travail écrit, en général.
Savoir que je vais me lever tôt pour être dans les premiers à entrer dans un musée.
Aller voir un film à la première séance du matin et attaquer ma journée en sortant à 11h la tête dans les nuages.
La présence d’un chat ou d’un chien et de tout animal en général (à l’exception des serpents, des araignées, des cafards et des punaises de lit).
Tendre ma carte d’embarquement avant de rentrer dans un avion, rafler plein de journaux papiers offerts par Air France que je vais ensuite dévorer en vol.
Commencer ma journée tous les matins à 6h par la lecture du Parisien, de Libération, du Figaro et de l’Opinion sur mon iPad.
Chanter en groupe.
Conduire en écoutant de la musique, de préférence du Benjamin Biolay.
Interviewer une personne pour comprendre son essence.
Delphine* s’est confiée à moi, début février :
“Je suis prof de sport à domicile, à Paris et en banlieue Parisienne. Je suis spécialisée dans les sports de combat et les gens un peu friqués (elle rit). Je connais par coeur les beaux arrondissements de Paris et les beaux quartiers de Neuilly. Dans mon ancienne vie, j’étais chef d’équipe pour un distributeur national de boissons. Je manageais 20 personnes, au cul des camions. J’étais “indispensable” comme disait mon boss, “on ne peut pas se passer de toi, t’es la meilleure, tu es de la famille”. J’étais un peu déchirée entre mes convictions de gauche et mon statut de chien de garde du patron, j’étais devenue contremaître, presque un traître, dans mon milieu. On est très, très à gauche, d’où je viens dans le Nord, je te précise si t’avais pas compris.
Bref, je passais mon temps à faire et à défaire des plannings, à ouvrir ma gueule pour m’imposer sur des mecs saoulés qui ne voyaient en moi qu’une petite minette hystérique aux ordres et je finissais mes journées un jour sur deux en larmes. J’avais deux passions qui me permettaient de tenir : les jeux-vidéos et la boxe. Ça s’est mal passé, à un moment, après l’arrivée d’un type lourdingue qu’on a mis en concurrence avec moi. J’ai fait un burn-out atroce ! Mes patrons pour qui j’avais tout donné m’ont traité comme une moins que rien, j’ai eu droit à deux contrôles sécu à la maison suivi d’un licenciement pour faute imaginaire, des dossiers montés contre moi par des collègues véreux à qui on avait promis des trucs, tout ça pour un job à 1400 balles par mois ! On m’a dit de les coller aux prudhommes mais je n’ai pas voulu me battre d’abord parce que je n’avais pas la force mais surtout parce que je trouvais ce combat indigne. Me faire traiter aussi bassement par ces gens, au final, ça les regarde eux plus que moi.
J’ai repris le sport après 7 mois d’anti-dépresseurs car j’avais pris beaucoup de poids et je me suis retrouvée en salle à taper sur des sacs de sable, comme une furie. Non seulement ça me détendait mais en plus, tu vas me prendre pour une folle, c’était comme si j’entendais des voix dans ma tête qui m’entraînaient pour les JO en mode “Ta gauche !! Frappe !! Et allez tu frappes !!”.
J’en ressortais en pleine forme, je venais tous les jours, je parlais de plus en plus aux gens dans la salle et un jour, le patron du lieu m’a fait une proposition que j’ai trouvé à la fois absurde et évidente. Il m’a demandé de remplacer un des coachs qui était malade. Il fallait sauter sur un scooter, traverser Paris, monter au 1er étage d’un club de sport privé à côté d’Opéra et “motiver verbalement” un client à taper sur un sac avec ses gants.
Quand il m’a dit que je serais payée XXX euros en cash, j’ai pas hésité. Je pourrais te dire que j’ai aimé la séance, que j’ai aimé gagner ce fric aussi vite, que le client était sympa, tout ça, mais en vrai, ce que j’ai adoré, c’était la sensation de liberté en y allant. Et la joie de dire “on arrête” quand MOI je décide que la séance est terminée. Avant de reprendre un nouveau shoot de bonheur simple en revenant en scooter au soleil couchant. En plus, le client était ravi, il m’avait filé 50 euros de pourboire !
J’ai rien compris sauf que j’ai tout compris. J’ai accepté la JOIE du truc. J’ai fait ce qu’il fallait faire pour animer une autre séance et une autre encore et depuis je passe mes journées à sillonner l’ouest Parisien pour détrousser des bourgeois qui aiment taper sur quelque chose et qui payent bien pour ça ! (Delphine rit) Je suis super motivée, tout le temps, je suis en mode Soleil, on dirait une ado amoureuse, je dépense moins de tune qu’avant, j’adore mes clients même les plus chiants, je suis maso, non, tu crois pas ? J’adore démarrer mes journées et partir en scooter. Je reprends des études de nutritionniste. Par exemple, le rapport entre la santé mentale et l’alimentation me fait me poser mille questions. Ça va faire trois ans que je fais ça et non seulement je ne regrette pas mon ancienne vie mais surtout je me demande comment j’ai pu me rendre malade à cause de ces gens. Je devais être hypnotisée par je-ne-sais-quoi…”
*Le prénom a été changé
*Delphine a raison : son énergie désormais ne vient pas d’un statut, d’une position bien fragile de “Sauveur” décernée par son patron, elle découle désormais de son envie profonde de liberté, son instinct assumé de faire “payer les riches” qu’elle vit très bien et la satisfaction de voir ses clients se dépenser physiquement pour être mieux dans leurs têtes en fin de séance. Elle choisit, crée et mesure son impact, *Delphine. Ça la gave d’énergie.
Et c’est bien le but de cette question.
Qu’est-ce que ça éveille en moi, tout ça ?
La certitude que si je ne ressens pas d’énergie dans une activité, quelque soit le salaire, le prestige, le confort venant avec cette activité, je-vais-me-crasher sur le moyen terme. Quand je vous écris ces mots, je sens l’énergie sortir de mes doigts pour aller taper sur les touches. Je ne suis ni fatigué, ni frustré de la longueur de mon texte qui correspond pile à MON BESOIN de ce que j’ai à vous dire et pas à l’IDÉE, la CROYANCE de ce que doit être la “longueur idéale d’une newsletter pensée pour impacter un maximum de prospects…”
Là, ici, maintenant, je ne suis pas dans le marketing ou dans le calcul.
Vous la sentez, mon énergie ? Elle est là parce que je suis pile dans ce que je suis censé faire. Écouter & réfléchir.
Réfléchir comme dans Penser mais aussi réfléchir comme dans Miroir 🪞
Je ne me sens pas écrasé par la tâche car je l’ai choisie. Je choisis, en mon âme et conscience, par plaisir, par envie, parce que ça me remplit d’énergie, de venir vous parler deux fois par semaine ici depuis Octobre. Et quand ça ne me remplira plus d’énergie, je passerai à autre chose.
Et vous, qu’est-ce que ça éveille en vous ?
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(“Je trouve ma Raison d’Être 🌀, les 25 questions à se poser basées sur le travail de Martin Serralta”, avec l’aimable autorisation de l’auteur © William Réjault 2020-2021)
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W.
Ps : toi qui a vu la blague emoji de la vache et qui est arrivé jusqu’ici, tout au bout de la newsletter, je t’aime d’amour. Fais-toi connaître, je veux savoir ton nom de brave.
Merci toujours un plaisir de te lire. Et la vache ça me fait penser à ton ancien nom de boîte...
Voilà, après, me semble-t-il, pas loin de 15 ans passés à vous lire ou vous suivre et pas mal de fois où j'ai hésité à laisser un commentaire mais sans oser... c'est un emoji de vache qui m'y conduit... Mais je ne pouvais pas ne pas donner suite à cette fin de newsletter... En tout cas, j'en profite : merci, c'est un vrai plaisir de vous lire et de piocher ça et là de quoi réfléchir et avancer...