Vendredi, j’ai du me résoudre à consulter l’Ostéo pour une fessalgie qui ne me lâchait pas depuis mon retour de Londres. Ce médecin n’est pas conseillé pour tout le monde : il pratique un humour pince-sans-rire que je trouve excellent et il relie systématiquement les bobos du corps aux soucis de la tête.
- Vous avez éprouvé un choc émotionnel ? Un deuil ?
- Une non-naissance, plutôt. J’ai porté un projet pendant des mois qui ne verra pas le jour.
- C’est qu’il n’était pas viable, la nature est bien faite !
Pan dans les dents. Un peu plus tard, alors que nous parlions de l’importance de la prière, il me demande comment je prie. Je cherche un peu puis je lui explique que je demande pour obtenir.
- Ah mais non ! Faut pas du tout faire comme ça ! Les parvis des églises en sont pleins, des gens qui demandent, ça encombre la ligne pour les autres. Vous devriez plutôt remercier pour ce que vous êtes, pour les qualités qu’on vous a alloué et pour le fait que vous n’êtes pas comme tout le monde. Ne demandez rien. Ou si vraiment vous y tenez, demandez un signe. Ça marche bien, ça. Ça mange pas de pain…
J’adore mon Ostéo.
📺 - Série de la semaine
J’avale - dans la plus grande culpabilité - les épisodes de NeXt, une série gentiment ratée, un petit guilty pleasure, sur une méchante Intelligence Artificielle qui tue des gens. On en vient à regarder Alexa et Siri d’un oeil différent même si, personnellement, hors de question d’avoir chez moi un machin connecté à Internet qui m’écoute H24. Je vis déjà avec un portable Apple, connecté à Google, avec un compte Facebook, Instagram et Twitter, ça me suffit. Sans parler de vous, quelques milliers d’inconnus, à qui je raconte tout ou presque. Bref : je vous recommande NeXt, c’est tellement improbable que ça en devient marrant, vous voyez ce que je veux dire.
⭐⭐
Teaser :
📚 - Lecture de la semaine

L'écart entre la réalité du pays et les représentations dont nous avons hérité est dès lors abyssal, et, près d'un demi-siècle après l'achèvement des Trente glorieuses, nous continuons à parler de la France comme si elle venait d'en sortir. Pourtant, depuis le milieu des années 1980, notre société s'est métamorphosée en profondeur, entrant pleinement dans l'univers des services, de la mobilité, de la consommation, de l'image et des loisirs…”
C’est bien simple, je me régale. Et je pleure. La France de mon enfance n’existe plus et j’ai encore l’impression que les années 90 (mon âge d’or à moi) reviendront demain, je jauge et évalue chaque évènement contemporain à l’aune de cette décennie-là. Pas une bonne idée. Ça me rend malheureux et accentue mon vieillissement. Une lecture indispensable pour comprendre pourquoi la France de 2021 est devenue ce qu’elle est.
⭐⭐⭐⭐
🎸 - Album de la semaine
Abba ! גליק ! פרייד ! Le grand retour. Quarante ans après la séparation, le nouvel (et dernier) album d’Abba tourne en boucle sur mon Spotify. On ne peut pas leur reprocher d’avoir dévié d’un centimètre : ils font du Abba. Sur dix chansons, comme dans toute leur discographie, trois tubes, trois morceaux plaisants et quatre improbables kitscheries que plus personne n’oserait composer même à l’Eurovision. Quel bonheur d’entendre à nouveau les voix des filles, plus âgées, plus graves et plus mélancoliques encore. La saison parfaite pour écouter du Abba.
Les sanglots longs
Des violons
De l’automne
Blessent mon coeur
D’une langueur
Monotone.
⭐⭐⭐ (ce n’est pas du Abba, juste au-dessus, hein ^^)
Je recommande le très Disco Don’t Shut Me Down, classique instantané ⬇️
🎦 - Docu de la semaine
Qu’est donc devenu Tadzio, l’ange blond de Visconti dans Mort à Venise ? Un adulte en souffrance, vivant dans un taudis, au début du documentaire (le tournage a duré six années). Malaise à regarder Visconti faisant se déshabiller un ado gêné devant sa caméra puis, une fois le tournage fini, balancer goguenard à la presse qu’il n’est plus aussi beau depuis qu’il a vieilli. La face cachée d’un chef d’oeuvre et une vie abîmée de plus, avec un espoir de résilience à la fin. À voir absolument sur Arte.
⭐⭐⭐⭐
Bien à vous,
William
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Amitiés,
William
“By contrast, surely few readers of this newsletter need me to clarify that it isn’t written by someone who’s Sorted His Life Out Completely and is now magnanimously offering to guide others toward a similarly flawless existence. If anything, it’s the opposite. “You teach best what you most need to learn,” as the author Richard Bach famously put it. You’re drawn to the subjects you struggle with because you struggle with them – because the stakes feel high to you, so you’re motivated to try to puzzle out some solutions.”