La petite semaine du mardi
Cette semaine, sur le périphérique, un type qui regardait son portable mais pas son volant a dévié de sa trajectoire et rayé avec son rétroviseur tout le côté droit de ma voiture sur un bon mètre. Alors que je m’exclamais assez grossièrement, agacé autant par sa bêtise que par son irresponsabilité, le type a baissé sa vitre et il est immédiatement passé en mode sauvage : Kessta? Kessta? TagueuleFDP tépaconten? Taunprobleme?
J’ai appris que les gens qui possédaient moins de 400 mots de vocabulaire étaient les plus enclins à utiliser la violence physique. Il suffirait qu’un enfant apprenne chaque jour un mot nouveau, de la maternelle au lycée pour savoir exprimer à l’âge adulte toute la palette des sentiments et des émotions qui jaillissent des petits aléas de la vie. Combien de mots connaissons-nous, nous les adultes ?
Selon l'échelle Dubois-Buyse, l'ouvrage de référence pour quantifier et spécifier le vocabulaire à chaque âge : à 14 ans on connaîtrait près de 3 725 mots, mais seulement 1 000 seraient utilisés au quotidien. Inutile de préciser qu'il existe un fossé entre les lettrés et les minimalistes du langage. Certains ont à peine 300 mots en poche, quand d'autres en affichent des milliers.
Dans la vie de tous les jours, c'est en général toujours les mêmes expressions qui sont utilisées. Les lycéens oscilleraient entre 800 et 1 600 mots, les adultes en utilisant près de 3 000. Le vocabulaire dit de culture générale implique un sérieux effort pour être exploité. Il se compose de 2 500 à 6 000 mots pour un élève de lycée et de quelques 30 000 mots pour un être cultivé.
Les variations de niveau de langage tiennent bien souvent aux catégories sociales mais aussi au niveau culturel et bien sûr à l'attrait personnel pour la langue. En France, la moyenne nationale se situe à 5 000 mots. Mais avec 300 mots, il est néanmoins possible de s'exprimer sur un plan strictement pratico-pratique. En résumé, la plupart des français utilisent 5 000 mots en sachant que l'essentiel se dit en 600 mots.
J’évite depuis quelques années de klaxonner en région Parisienne, non pas à cause du bruit provoqué mais pour ne pas me faire tuer par un citoyen à 400 mots qui le prendrait comme une inexpiable attaque à son honneur.
Et sinon, sans transition...
🍽 - Le restaurant de la semaine
Eels, 27 Rue d'Hauteville, 75010 Paris. Oh là là. Je ne vous en dis pas plus car (moi non plus) je n’ai pas les mots du vocabulaire gastronomique adéquat mais je résume ainsi mon expérience : “oh putaing cong que c’est bong”. Le genre d’endroit où on ressort en se disant que certains ont du talent, quand même, en cuisine, pour faire naître des émotions avec des légumes, du poisson, de la viande et quelques sauces qui n’auraient jamais dû se croiser dans une assiette. Hallucinant de plaisir et de joie.
Du mardi au samedi de 12h30 à 14h30 et de 19h30 à 23h
⭐⭐⭐⭐⭐
💦 - Mon achat coup de coeur de la semaine
J’ai craqué pour un gel hydro-alcoolique de la marque PRANARÔM parfumé aux huiles essentielles de Tea Tree et de Ravintsara qui sent divinement bon, désinfecte les mains et coûte trois fois rien pour 500 ml (9 euros) ! Je recommande +++. Je l’ai acheté sur Amazon, je sais, je suis un vilain garçon. J’en profite pour vous dire que je ne me relâche pas avec l’arrivée de l’hiver : toujours pas de bises, lavage des mains, port du masque, vaccin anti-grippe cette semaine et je vais me faire vacciner d’une 3ème dose vendredi prochain, rapport à mon IMC et mon asthme. Je crains un confinement pile pour les fêtes. Si on regarde les chiffres qui remontent et la petite musique des experts qui annoncent 50 000 cas dans un mois… Je vous préviens, vous n’allez pas me gâcher un deuxième Noël. Souvenez-vous, l’an dernier, tout était fermé. Et il a plu des cordes. “Hidalgo, démission !”
⭐⭐⭐⭐
📺 - La vidéo de la semaine
Après avoir terminé l’impeccable American Crime Story : Impeachment consacré à l’affaire Monica Lewinsky dont je vous parlais il y a trois semaines, je me suis souvenu que Monica avait enregistré un puissant Ted Talk il y a quelques années. Je l’avais vu et oublié. Je l’ai retrouvé et regardé avec énormément d’émotion hier soir. La première victime mondiale de cyberbullying s’y livre avec franchise, recul et pas mal d’auto-dérision. Un visionnage indispensable. Rien n’a changé depuis. Je dirais même que les choses ont empiré grâce aux réseaux sociaux.
Le prix de la honte :
⭐⭐⭐⭐
🎦 - Séance ciné de la semaine
Gigantesque coup de coeur pour le film Danois “Julie en 12 chapitres” (Prix d’interprétation féminine à Cannes pas volé pour Renate Reinsve). Superbe portrait de femme indécise, perdue, amoureuse, courageuse, forte et fragile. Une écriture rare, une mise en scène vive et poétique par moments (la scène où le monde s’arrête de tourner pour les deux amoureux…), des acteurs parfaits dans une bulle feel-good volée à la fureur de notre époque. À découvrir en salles pendant que c’est encore possible ! Quel bonheur simple. Ça donne envie de filer au Danemark en été... J’en profite pour glisser que je sature désormais des films de super-héros qui racontent toujours la même histoire (sauver le monde) via des personnages transparents au possible qui passent deux heures à se frapper et faussement mourir. J’ai adoré presque tous les 26 premiers (!) Marvel mais je préfère le cinéma quand il m’émeut et parle de moi, de vous, de nous.
🎭 - Spectacle vivant de la semaine
J’ai eu la chance de découvrir les premiers pas au théâtre de Mathieu Kassovitz dans une lecture de “La poésie sauvera le monde” (manifeste philosophique, poétique et politique de Jean-Pierre Siméon) mis en scène par Gérald Garutti, accompagné au piano par Pascal Amoyel. La voix magique de Kasso (un excellent comédien, par ailleurs) m’a emporté dans des sphères bien éloignées de ma petite vie de banlieue mais le coup de génie, c’est d’y avoir associé un pianiste jouant du Liszt, du Debussy et ses propres compositions. Je n’avais jamais ressenti l’ivresse dans une salle de spectacle. Le temps s’est arrêté ou s’est accéléré ou même les deux. Je suis sorti en me disant que je venais de gagner des points d’espérance de vie. Allez le voir, une tournée est prévue.
⭐⭐⭐⭐
Bien à vous,
William
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Amitiés,
William
“By contrast, surely few readers of this newsletter need me to clarify that it isn’t written by someone who’s Sorted His Life Out Completely and is now magnanimously offering to guide others toward a similarly flawless existence. If anything, it’s the opposite. “You teach best what you most need to learn,” as the author Richard Bach famously put it. You’re drawn to the subjects you struggle with because you struggle with them – because the stakes feel high to you, so you’re motivated to try to puzzle out some solutions.”
Santé mentale, physique, bien-être. Je reçois beaucoup de mails me demandant qui aller voir, qui consulter, qui je recommande, etc.
Ma naturopathe, sur Paris : Stéphanie Spira, humaine, rayonnante, épatante.
Mon acupunctrice, sur Paris : Carole Baudrier, depuis 20 ans, déjà.
Ma coach pro, sur Paris : Florence Auvray-Loney, une référence.
Se faire masser, sur Paris : Tudor et ses mains magiques…
S’offrir un tirage de vie (par téléphone) : Claudine Collit et ses fameux tirages Animaux, étonnante.
Mon (clair)voyant : Eric Perrot (pas vu depuis 2015 mais épatant quand on en a besoin)
Prendre soin de sa peau de manière 100% naturelle : Julien Kaibeck
Voilà qui répond, je l’espère à toutes vos questions.