Le droit au bonheur ?
C’est quand on perd la santé qu’on se rend compte de notre bien le plus précieux. Ce n’est ni l’argent, ni le job. C’est probablement l’amour mais les amours passent et les amis restent, comme dit le proverbe. Non, le plus important, c’est bien la santé. J’étais à Rennes, pour le boulot, cette semaine et j’avais prévu de découvrir la ville en long, en large et en travers. Bien évidemment, après le premier musée, j’avais du mal à marcher et après le second, je ne pouvais plus poser le pied par terre sans gémir.
Il était 13h, je ne pouvais pas accéder à mon Airbnb avant 17h.
J’ai trouvé un cinéma, ils passaient Top Gun Maverick en VO et j’ai lâché 20 euros (!!!!!!!) pour voir le film. Jolis fauteuils en cuir avec jambes qu’on peut allonger à sa guise mais tout de même, 20 euros, quelle honte. Le film était top (ahaha). Scénario complètement con mais on s’en fiche : c’est beau, c’est wow, c’est la jeunesse, les années 80 et Tom Cruise qui ne fait pas ses 60 ans. J’ai pensé un excellent moment, je vous recommande.
Ça me fait penser que je vais fêter mes 49 ans à moi la semaine prochaine. Irréel.
Irréel.
Je suis donc devenu nomade. Adieu le CDI, le bureau, les collègues. Bienvenue les missions, les formations, les clients, les factures.
J’enseigne et je forme aux quatre coins de la France.
À Toulouse puis à Rennes. À Lille. À Lyon. Ailleurs.
Je prends la voiture ou le train, je dors dans des hôtels, des Airbnb, je découvre de nouvelles salles et à chaque fois je dois m’adapter (heureusement que j’ai tous les câbles possibles dans ma sacoche…) pour composer avec ce que je trouve. Rien n’est jamais acquis.
Je passe des heures fortes avec des personnes que je ne recroiserai jamais et qui me font confiance. Les retours sont hallucinants, moi qui avait pas mal galéré dans mes derniers jobs pour me sentir à ma place. Depuis octobre dernier et mes premiers cours, je reçois mille fois plus que ce que j’envoie.
Il faut dire que je n’enseigne que ce qui me passionne. En français, en anglais, que m’importe, j’arrive toujours comme une fleur dans la salle et je repars heureux car je sais que je vais moi aussi apprendre plein de choses.
Je croise des étudiants, des élus, des salariés.
J’entends parler du pays, des régions, des cantons, des habitudes. La France en région a autant changé que mon Pays Basque en 25 ans : les zones industrielles me font halluciner, partout je trouve les mêmes commerces, les mêmes laideurs, les mêmes parkings et les mêmes échangeurs. Il y a partout un Décathlon, un Uniqlo, un Cultura ou un H&M. Partout je trouve les mêmes chaînes d’hôtel et les mêmes chaînes de restauration rapide. Les aires d’autoroute vendent toutes les mêmes produits et je sais que je ne manquerai de rien, nulle part, même à 22H30, en acceptant de rouler un peu.
La banlieue Toulousaine, la banlieue Lyonnaise, les gares et leurs zonards, les gens qui attendent le bus le matin, les vélos électriques, les plaques d’immatriculation désormais toutes mélangées ou presque et cette impression d’un délitement culturel généralisé ou plutôt d’une uniformisation. Partout, peu ou prou, la même sauce au même goût. Les mêmes centre-villes et, parfois, de la musique diffusée dans les hauts-parleurs pour cacher la misère (Yvetot, coucou Annie Ernaux)
Et moi ? Moi, je goûte ma folle liberté qui a un prix, bien sûr : je n’ai plus de patron donc je suis devenu mon propre patron et je ne suis pas commode avec moi-même. Je surprépare mes interventions, je mets la barre haut, j’écoute encore plus, je tâche de me taire pour les laisser parler à table (je n’y arrive pas tout le temps) et je rentre me coucher sur des matelas de qualité variable mais souvent médiocres.
Je traîne partout avec moi mon oreiller à mémoire de forme, ma trousse de toilette (me parfumer me fait me sentir bien partout, le matin), deux chargeurs, une liseuse que je n’ouvre jamais et mes deux paires de lunettes de vue, une polaire, un tee-shirt pour dormir et la montre qu’il m’a offert.
Le matin, j’ouvre les volets qui donnent sur un parking ou une pelouse ou les toits d’une ville. Je ne sais jamais trop où je suis, quand je m’éveille. Mon seul luxe : ma vieille paire d’espadrilles/chaussons qui me permet de ne pas marcher pieds nus n’importe où.
Ma valise n’est jamais tout à fait vide, ni pleine quand je rentre. Elle est toujours prête. Je suis désormais en partance. J’ai un amoureux quelque part, des amis ailleurs et une vie qui n’a jamais été aussi stable et épanouissante depuis que j’ai lâché mon obsession de LA SÉCURITÉ. D’ailleurs, c’est bien simple, je ne me suis jamais senti autant en sécurité depuis que j’ai lâché la rampe. J’avais mal défini ma sécurité ou plutôt j’avais accepté la définition des autres : le CDI, les tickets-restaurants, les habitudes, le train-train, le bureau, le patron.
Tout cela est comme mon âge : irréel.
Ai-je donc droit au bonheur ? Aux louanges, aux feedbacks bienveillants ? À la liberté d’aller où et quand et comme je veux ? Serait-ce donc ça, ma deuxième partie de vie ?
Irréel, je vous dis.
Je vous embrasse,
William.
Santé mentale, physique, bien-être. Je reçois beaucoup de mails me demandant qui aller voir, qui consulter, qui je recommande, etc.
Mon expert-comptable : la fée Florence Core-Vallet et son cabinet Filea.
Ma naturopathe, sur Paris : Stéphanie Spira, humaine, rayonnante, épatante.
Mon acupunctrice historique, sur Paris : Carole Baudrier, depuis 20 ans, déjà
Ma coach pro, sur Paris : Florence Auvray-Loney, une référence.
Se faire masser, sur Paris : Tudor et ses mains magiques…
S’offrir un tirage de vie (par téléphone) : Claudine Collit et ses fameux tirages Animaux, étonnante.
Mon (clair)voyant : Eric Perrot (pas vu depuis 2015 mais épatant quand on en a besoin)
Prendre soin de sa peau de manière 100% naturelle : Julien Kaibeck
Voilà qui répond, je l’espère à toutes vos questions.
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