Thématiques abordées aujourd’hui : résilience, finitude, procrastination, famille.
Je ne parlais plus du tout à mon grand-père pour des raisons qui me semblaient excellentes à 30 ans et que je trouve pathétiques aujourd’hui. Je lui reprochais principalement d’être arc-bouté sur ses principes tout en refusant d’admettre que je l’étais tout autant sur les miens mais, avec le recul et comparé à l’immense foule de personnes toxiques, médiocres ou mauvaises rencontrées dans ma vie, mon grand-père était juste un bonhomme de 90 ans qui avait vécu simplement malgré une guerre mondiale dans sa jeunesse et un déracinement d’Algérie en 1962. J’ai eu bien tort de ne pas vouloir lui parler pendant presque dix ans. Il m’aimait à sa façon, maladroite mais sincère.
Le mail de la médiathèque de Bordeaux m’avait fait très plaisir : j’étais invité à un débat puis à une rencontre avec mes lecteurs, le 10 novembre. J’avais accepté puis prévenu ma mère dans la foulée : le lendemain, le 11, nous ferions la surprise d’une visite à papy. J’irai enfin le voir pour lui parler. Ma mère était restée prudente : “Pas de fausse joie, je ne lui dirai que la veille quand tu seras bien arrivé à Bordeaux, je ne veux pas lui faire miroiter quelque chose, ça fait des années qu’il me demande de tes nouvelles et que je botte en touche”.
J’avais écrit en rouge dans mon agenda : 11 novembre, Papy, Bordeaux.
C’était dans 4 mois. J’avais passé l’été au soleil. Novembre arrive enfin.
Le 7 novembre, il était tombé malade et la maison de retraite l’avait transféré en urgence à l’hôpital. Le 8, il semblait aller mieux.
Il était mort le 9 au matin.
Ma mère était venue me chercher à la gare, comme prévu, le 10, entre deux rendez-vous avec les pompes funèbres et le crématorium. J’avais assisté à la rencontre à la médiathèque dans un état second, au bord des larmes et je me souviens qu’un type s’en était pris à moi, sous les huées des personnes présentes. Il était visiblement remonté et perturbé. Je n’avais rien à lui répondre, trouvant tout ce bruit un peu ridicule comparé à ma peine.
Nous avions dormi dans un hôtel sans âme, en banlieue de Bordeaux. Je ne sais toujours pas à ce jour ce que cela fait, de perdre son père, mais j’imagine que ma mère était très atteinte, très secouée. Je n’avais pourtant pas été particulièrement aimable avec elle, me sentant coupable et angoissé par une chose que je n’arrivais pas à nommer.
Comme écrit dans mon agenda depuis des mois, le lendemain, 11 novembre, entouré de ma famille, j’avais bien revu mon grand-père mais dans son cercueil, avant de l’accompagner au crématorium.
N’attendez pas demain. Dites-lui ce matin.
Dites-lui que vous l’aimez, que vous lui pardonnez, que vous comprenez, dites ce que vous voulez à la personne à qui vous avez besoin de le dire mais dites-le.
Aujourd’hui, je sais de quoi je me sentais coupable, ce matin-là : de ma vanité et de mon orgueil, qui m’avaient coûté un dernier adieu.
Et je sais aussi désormais par quoi j’étais angoissé. Par la certitude désormais évanouie qu’en repoussant à plus tard, j’aurai largement le temps de rattraper le temps perdu.
Non, ça ne marche jamais comme ça. The trouble is you think you have time.
Santé mentale, physique, bien-être. Je reçois beaucoup de mails me demandant qui aller voir, qui consulter, qui je recommande, etc.
Ma naturopathe, sur Paris : Stéphanie Spira, humaine, rayonnante, épatante.
Mon acupunctrice, sur Paris : Carole Baudrier, depuis 20 ans, déjà.
Ma coach pro, sur Paris : Florence Auvray-Loney, une référence.
Se faire masser, sur Paris : Tudor et ses mains magiques…
S’offrir un tirage de vie (par téléphone) : Claudine Collit et ses fameux tirages Animaux, étonnante.
Mon (clair)voyant : Eric Perrot (pas vu depuis 2015 mais épatant quand on en a besoin)
Prendre soin de sa peau de manière 100% naturelle : Julien Kaibeck
Voilà qui répond, je l’espère à toutes vos questions.
J’ai la joie de vous annoncer la sortie de mon premier Oracle, hier. 60 cartes exclusives pour vous aider à prendre une décision, illustrées par le talentueux Thibault Milet. Références pop, humour et un peu de Daho dedans, pour tous.tes, en écriture inclusive, une première pour moi. On en reparle.
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Amitiés,
William
“By contrast, surely few readers of this newsletter need me to clarify that it isn’t written by someone who’s Sorted His Life Out Completely and is now magnanimously offering to guide others toward a similarly flawless existence. If anything, it’s the opposite. “You teach best what you most need to learn,” as the author Richard Bach famously put it. You’re drawn to the subjects you struggle with because you struggle with them – because the stakes feel high to you, so you’re motivated to try to puzzle out some solutions.”