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Je me rends compte aujourd’hui que je ne vous ai pas “donné des nouvelles” depuis une éternité. C’est bien beau, la Raison d’Être, mais le mec qui écrit derrière, il a aussi une vie.
🏡 J’ai voulu déménager, il y a quelques semaines, sur un coup de tête, en très grande banlieue sud (de Paris) pour vivre dans une maison avec un jardin. C’était un peu avant le (67ème) déconfinement et je ne me voyais plus du tout vivre dans le nord de Paris, au milieu de la grisaille, du béton, de la saleté et des choses moches. L’avantage d’avoir acheté dans un département populaire, c’est le prix bas payé pour mon grand appartement. Je vis seul dans mon 70m2, à douze minutes de gare du Nord. Au milieu des gens qui se lèvent à 4h pour aller bosser. Mon lieu de vie n’est pas beau, c’est une banlieue dortoir sans âme, sans grâce mais je m’y sentais bien jusqu’à ce maudit Covid car je pouvais en sortir comme je voulais : le cinéma est à 10 mn, porte à porte, l’Olympia est à 30 minutes (si, si) et les bars, les restaus, les amis, la vie, la vraie, quoi.
Et paf, donc, le Covid.
🗼 Paris m’est devenu insupportable depuis des mois : je ne m’y projette plus. Je sortais du boulot le soir, dans des rues vides, passant devant des bars fermés en me demandant : MAIS QU’EST-CE QUE JE FICHE ICI ? Je me disais : “C’est limite flippant, cette atmosphère…” et je me demandais comment font les femmes seules après 19h. (J’y reviendrai un jour mais je fais très attention aux femmes seules dans la rue car je les sens toujours nerveuses quand je marche derrière elles. Je change régulièrement de trottoir pour ne pas les angoisser. J’ai une carrure de rugbyman, les cheveux rasés et un grand masque sur le visage. Je peux comprendre le malaise…)
J’ai cherché en ligne des maisons avec des jardins, un petit parking, un toit avec de belles tuiles, un étage d’où on ferme les volets en bois avant de se coucher, le soir. J’ai passé des heures sur les sites de vente entre particuliers avant de réaliser que je n’avais pas du tout envie de ça mais d’un reboot complet de ma vie. Je-ne-veux-plus-habiter-Paris.
Je suis arrivé de mes Pyrénées Atlantique en 2003. J’en ai bien profité pendant quinze ans. Mais depuis 2015, les attentats, les grèves SNCF, les Gilets Jaunes tous les samedis et puis le COViD m’ont achevé.
Paris ne me fait plus rêver, Paris est trop cher, Paris est trop petit, Paris est trop conflictuel, Paris est devenu un inconfort.
Me barrer, soit. Mais pour aller où ? Je rêve de côte Atlantique, de Londres, de Boston (soyons fous). Je rêve de la baie de Somme, qui est pourtant un peu grise mais que je trouve délicieusement mélancolique.
Je sais aussi que pour obtenir, il faut demander À VOIX HAUTE.
🧘♂️ J’ai pris énormément de poids pendant le Covid (rien de bien original) à être enfermé et stressé comme un rat de laboratoire. Je me retrouve désormais essoufflé après avoir monté quatre étages, je sue dès qu’il fait plus de 22 degrés, je ne peux plus me voir en photo.
C’est pourtant tellement facile de perdre du poids : il suffit de s’affamer. Je connais très bien le process, il marche à merveille les dix premiers régimes. Passé 40 ans, c’est fini. Le corps a compris, il stocke la graisse et la brûle très, très peu. J’entame un long cycle de deux ans pour perdre tout le poids que j’ai pris. Les-Régimes-Ne-Marchent-Pas. Aucun. Jamais. Ils sont comme une première dose de drogue dure : magiques, attractifs, faciles. Mais c’est un piège qui se referme lentement sur vous. Le second sera moins facile. Et le troisième encore moins. Pourtant vous vous mentez à vous-même : vous pensez être dans le contrôle. 20% des gens qui ont fait un régime ne reprendront pas le poids perdu. Big up pour eux... En vrai, 100% des régimes sont des échecs.
Je vous conseille un excellent livre à ce sujet : Les pensées qui font maigrir. Il m’a fait du bien. Et sinon, de tous les régimes essayés, le meilleur reste à mes yeux Weight Watchers, avec leur app plutôt bien foutue. Une pensée émue pour ceux qui se sont fait avoir par Dukan. Ne vous en voulez pas trop, j’ai moi-même beaucoup souffert après la fameuse cure des sachets protéinés ;) J’ai tout repris avec un bonus de 25% offert par la maison.
À propos de livre, tiens, le mien sort dans quelques jours (le 15 juin, youhou) et vous pouvez le précommander ici. Ce “carnet de créativité” m’a beaucoup amusé même si je préférais le titre original : “Les 12 saisons de l’hypersensibilité”, moins parlant d’après l’équipe commerciale. J’écoute toujours l’avis de ceux dont c’est le métier de vendre et qui connaissent mieux les clients finaux que moi. Je ne mets pas d’ego là-dedans, chacun sa compétence.
Ce livre, je l’ai écrit l’été dernier, à Bayonne, en plein mois d’août. Il faudra un jour que je vous parle de ce fameux temps de l’Édition, où les projets sortent un an après avoir été finis, ce qui les rend totalement ténébreux dans mon esprit. Je les ai écrits parce que j’en avais envie, ces livres, mais lorsqu’ils sortent, je suis souvent passé à tout autre chose. Dans ce cas précis, j’ai, depuis le rendu du manuscrit : changé de job, lancé cette newsletter, écrit mon premier oracle pour vous aider à choisir (sortie cet automne), entamé la rédaction de la biographie d’une personne bien vivante et furieusement exceptionnelle, débuté les travaux préparatoires d’un autre livre en parallèle (sortie fin 2022) et me revoilà plongé à promouvoir ce projet que j’ai adoré concevoir mais dont je ne me souviens plus vraiment…Alors que je l’ai pitché, conçu, bichonné.
Ce livre fut un vrai délice à écrire.
Description d’un délice à écrire :
Lever 7h
☕ Café dans le jardin.
Coussin sous les fesses, casque de chantier sur les oreilles. Ouvrir Word.
7h30 -> 11H30 écriture sans souffler, téléphone en mode avion.
Le dos commence à me faire mal ? C’est le signe que la séance touche à sa fin.
Je regarde l’heure : 12h15.
Je lance une impression des feuilles produites dans la matinée, je me douche, je pars au bord de l’eau à Biarritz grignoter un sandwich en relisant mes lignes. Je barre, je biffe, j’annote.
Sieste d’une heure.
Lecture de n’importe quoi ne se rapportant pas de près ou de loin à mon travail en cours (si tu veux aimer écrire, commence par aimer lire) et le soir, de nouveau, ouverture de l’ordi et re-travail du texte, en alignant mes rayures sur le papier et les mots sur le document Word.
Une fois corrigé, je n’y reviens plus.
Dodo.
Le lendemain, lever 7h, etc.
Recommencez 25 fois. Vous obtiendrez un manuscrit de 150 à 200 pages.
Ce n’est pas du talent, ce n’est pas de l’envie, ce n’est pas du plaisir, ce n’est pas une connection à ma muse, c’est juste un p. de travail, recommencé chaque jour, encore et encore et encore. Une compulsion, oui.
Six semaines plus tard, je pose le manuscrit fini et imprimé dans ma commode. Je le laisse dormir plusieurs semaines sans le toucher.
Un bon gros mois après, je l’exhume et tout ce qui ne va pas dedans me saute aux yeux : je ne vois que ça. Alors, le lendemain, lever 7h. Etc.
C’est la seule manière efficace que je connaisse pour écrire un livre. Tout le reste, c’est de la vapeur. Si vous êtes touchée par la grâce en revenant du marché et que vous noircissez sur un coin de table vos feuillets pendant que les enfants courent derrière, tout en cuisinant des linguines au pistou vous m’en voyez ravi.
Je ne connais que l’effort, le travail, la retouche dans la solitude et le silence absolu. Et, même ici, pour cette newsletter, n’allez pas croire… Chaque texte est écrit, corrigé, retravaillé (et même détruit dans certains cas) dix fois, vingt fois, parfois même quelques minutes avant l’envoi programmé. Je ne suis jamais satisfait, je veux toujours mieux faire.
Pire encore, une fois que la newsletter a été envoyée, je “redécouvre” mon texte comme vous dans ma boîte mail et ça me saute aux yeux que j’aurais vraiment pu faire autrement. Je reviens donc une dernière fois en ligne corriger, ce qui explique des différences flagrantes parfois entre le mail reçu et le texte sur Substack.
C’est ma seule méthode.
J’ai été dévasté quand j’ai compris que je n’étais peut-être pas assez utile. Ce ce qui ne m’était jamais arrivé avant. Je formulais plutôt des besoins quand je cherchais un job : je veux gagner tant, je veux avoir telle fonction, je veux rencontrer telle personne ou créer tel média. Revoir mon attente sous le prisme capital de l’utilité m’a ôté un poids énorme.
J’ai pourtant été strictement utile pendant 13 ans, en blouse blanche et je n’en voyais pas l’utilité (sic) à l’époque. C’était juste évident, je faisais ce que j’avais à faire. Je n’aspirais à rien de particulier de plus.
💉 Écoutez comme Moundir a du mal à reprendre sa respiration entre deux phrases dans la vidéo ci-dessous. Faites-vous vacciner. Je le suis, vacciné. Pfizer. Deux injections, bras gauche.
Si vous ne le faites pas pour vous, faites-le pour les grands-parents des autres. Nous sommes tous dans la même galère. Ne croyez pas les discours complotistes simplistes. C’est d’ailleurs un excellent moyen de trier : quand on vous explique simplement un problème grave, c’est que vous avez devant vous soit un formidable pédagogue, soit un puissant démagogue. On ne vous ment pas, on ne vous cache rien, l’état ne manipule personne. Non pas qu’il n’en ait pas envie, l’état (il en rêve) : il est juste trop gros, trop bureaucratique et trop complaisant pour retourner FINEMENT qui que ce soit.
Ne rêvez pas, les gens au pouvoir sont souvent trop cons pour fomenter des complots. On ne nous cache (mal) que l’incompétence. C’est une sale période. Chacun fait comme il peut, même en haut lieu, je le crois sincèrement. Parfois on fait mal, parfois on fait bien. Nous ne payons pas les tests, en France, nous nous faisons soigner gratuitement au coin de la rue, 23 millions de personnes ont déjà reçu leur première dose gratuite.
Il faut un passeport vaccinal pour aller écouter Biolay, voyager ou entrer dans un lieu culturel ? Ok, je prends. Je ne suis ni dupe, ni aveugle, ni sourd : messieurs, mettez en place ce que bon vous semble pour nous sortir de là. Mais si vous avez d’autres idées derrière la tête, notamment de pérenniser tout cela, n’oubliez pas que nous avons le nombre pour nous…Et que nous pouvons être très turbulents, assez rapidement :)
💉 Allez, vaccinez-vous. Et si vous n’aimez pas cette phrase, ne me lisez plus. Je suis soignant de formation, je crois aux vaccins. C’est non négociable ici. Et ne venez pas pleurer sur l’OBLIGATION de se vacciner. J’ai dû me vacciner contre l’Hépatite B pour avoir le droit d’entrer à l’école d’infirmiers et contre la Fièvre jaune pour visiter un pays. C’était ça ou rien. Je n’ai pas cillé. Un vaccin contre le COVID existe : merci la science. Merci les labos. Merci les chercheurs.
(Jeu du jour) J’ai visité 32 (sur 100) de ces mégalopoles, et vous ?
🇺🇸 J’ai décidé que je partais aux USA, en juillet, que les frontières soient ouvertes ou pas. Elles sont bien fermées pour le moment et peut-être que Mr Biden ne les rouvrira pas mais peu me chaut : j’ai acheté mon billet d’avion, “modifiable et remboursable” (merci Air France !). Boston - Chicago - Detroit et peut-être Minneapolis.
C’est la première fois de ma vie que je suis si peu stressé par des vacances. J’ai appris de ces 18 derniers mois que je n’avais plus la main sur les projets, les perspectives, les mois à venir. Si les frontières ouvrent, je partirai. Si elles n’ouvrent pas, j’irai ailleurs. Tout ce qui doit arriver, arrivera. Et si ça n’arrive pas, c’est que ça ne devait pas arriver.
📱 J’ai gagné quelques points de vie depuis que j’ai viré Twitter et Facebook de mon smartphone et de mon iPad. Je dis ça, je dis rien. Mais je vous le dis quand même : sur Twitter, ça sent le caca et sur Facebook, ça ne sent plus rien depuis bien longtemps déjà.
Je ne follow quasiment plus sur Instagram que des institutions (des musées, la plupart du temps) qui proposent de l’Art.
Les avis des gens, les pensées des gens, les abdos des gens, les chiens des gens, les Tik-Tok des gens, les colères des gens me détournent de mon objectif sur Terre : créer, vous pousser à créer, partager ce qui me met en joie, en mouvement et nourrit ma résilience.
Tout le reste n’a plus aucune importance.
🎤 Ah et puis, quand même, elle méritait de gagner. Barbara Pravi est saine. Elle me fait du bien. J’espère que la vie et les cyniques ne l’éteindront jamais.
Nous reprenons dès la semaine prochaine le cours normal de nos programmes avec la Raison d’Être au coeur et la recherche de l’équilibre sous toutes ces formes.
Bien à vous,
William
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Viens me rendre visite en Auvergne quand tu veux ! J’ai une énorme maison avec terrasse au bord de l’eau... Native de Toulouse, j’ai moi aussi été happée par la capitale, j’ai vibré, couru beaucoup, vécu des souvenirs uniques et inoubliables, mais je t’assure que depuis 8 ans dans cet étrange comté qu’on appelle La Province, je respire et vis enfin plus paisiblement. Ma porte t’es ouverte ☀️